Discours de M. le Ministre Secrétaire général lors de la cérémonie de cloture de l’atelier sur la protection du secret, la sécurité des systèmes d’information et la cybersécurité:

Discours de M. le Ministre Secrétaire général lors de la cérémonie de cloture de l’atelier sur la protection du secret, la sécurité des systèmes d’information et la cybersécurité:

Monsieur le Secrétaire général Adjoint du Gouvernement ;

Monsieur le Directeur général de l’Ecole nationale d’Administration ;

Monsieur le Secrétaire permanent de la Commission nationale de Cryptologie (CNC);

Monsieur le Directeur des Etudes de l’Ecole nationale de Cyber sécurité (ENCVR) ;

Mesdames, messieurs les membres de la Commission nationale de Cryptologie ;

Honorables Participants en vos rang et titres ;

Je voudrais, avant tout, me réjouir de la tenue de cet important atelier portant globalement sur la souveraineté numérique et la cybersécurité.

Cette rencontre, qui regroupe de hauts fonctionnaires et officiers supérieurs, est la première activité de la nouvelle Ecole nationale de Cybersécurité à vocation régionale (ENCVR), inaugurée hier par les ministres sénégalais et français des Affaires étrangères ; établissement fruit de la coopération exemplaire et avant gardiste entre la France et le Sénégal.

C’est le lieu de féliciter, au nom du Président de la République, Docteur Babacar Alassane NDAW, Secrétaire permanent de la CNC, pour le travail remarquable accompli avec ses équipes dans le pilotage technique du projet ENCVR, ainsi que pour la parfaite organisation de cet atelier, en rapport avec le DG de l’ENA et Monsieur Florian Bouvier, Expert technique et Chef du Projet de l’ENCVR, appelé à devenir un Véritable Institut Africain de Cybersécurité. Ce qui illustre le rôle précurseur et stratégique du Sénégal en matière de Cybersécurité.

Je voudrais également remercier et féliciter tous les intervenants et participants au regard de l’assiduité durant les sessions, de la qualité des présentations, de la richesse des débats et de la pertinence des recommandations qui en sont issues.

Chers Participants, Ces deux jours de travaux intenses – et très techniques – vous ont certainement permis de mieux appréhender la question sensible, vitale et transversale du Secret, au moment où d’aucuns annoncent, avec assurance et malveillance, « la fin du Secret », c’est-à-dire la fin d’un mythe essentiel à la permanence de l’Etat : le Secret. L’Etat, c’est le Secret. Le Secret garanti, c’est le Bouclier inviolable de l’Etat.

Cette rencontre vous a également permis de vous familiariser davantage avec les contours, les enjeux et les défis de la Cybersécurité, dans un contexte spécial où la transformation numérique, au quotidien, accroît, en même temps, l’expansion et la vulnérabilité des réseaux ; entretient les cybermenaces et les cyberattaques envers l’Etat et le système économique et financier notamment.

Mesdames, Messieurs,

Nous sommes à l’ère de la montée en puissance fulgurante des données, à l’ère du numérique intégral (pour reprendre les mathématiciens), du Cyber Etat, dans un monde, plus que jamais, ouvert, imprévisible et, surtout, dangereux.                                        

Le danger rôde. Il est partout. Il nous presse. Il nous poursuit. Il se nourrit de la haine, de la violence, du cynisme et de la terreur.

Le danger – permanent et imprévu – menace l’avenir et hypothèque le futur. Il dévoile, en vérité, malgré les réponses en œuvre, la vulnérabilité structurelle de la puissance publique, ainsi que la relative faiblesse de l’Etat, face à l’ennemi qui a changé de nature et de posture.

Qui est l’ennemi ?

Cette problématique complexe est par coïncidence le titre de l’ouvrage de Monsieur Jean Yves Le Drian publié dans les éditions CERF en mai 2016.

Selon lui, dans un monde où la guerre (particulièrement celle de l’information), embrasse et même « embrase » plusieurs dimensions, l’ennemi n’est pas certainement le rival.

A mon humble avis, l’ennemi est en perpétuelle mutation. L’ennemi est générique. Il est multiforme et multidimensionnel.

Il reste, à juste titre, un intrus qu’il convient de définir, de distinguer, de connaître, avec précision ; qu’il convient, en conséquence, de neutraliser avec intelligence et pragmatisme.

Au-delà de l’humain fanatique et déséquilibré qui déclare et qui déclenche, souvent, la mort et les conflits armés (cas de la 1ère guerre mondiale), l’ennemi demeure de plus en plus, le hacker ou « l’agresseur informatique » qui se livre, avec frénésie, à des attaques cybernétiques sophistiquées à partir de n’importe quel endroit de la planète.

Ce qui rend difficile « cette guerre d’un genre nouveau » qui appelle fondamentalement une vigilance de tous les instants, et qui oblige une adaptation soutenue à l’incertain et à l’inattendu ; un ajustement permanent et systématique de nos doctrines et stratégies d’intervention.

Voilà pourquoi, nous devons « Consolider un Etat fort et résilient » comme l’a si bien souligné le Chef de l’Etat, Son Excellence Macky SALL, lors de l’ouverture du 5 ère Forum International de Dakar sur la Paix et la Sécurité en Afrique.

Mesdames et Messieurs ; C’est dans cette dynamique résolument constructive que nous devons renforcer les bases historiques solides de notre sécurité nationale ; asseoir la culture du Secret et instaurer la confiance absolue dans les réseaux de communication et dans les systèmes d’information.

Nous devons, surtout, cartographier et maitriser les risques ; sécuriser les échanges par Internet ; protéger les infrastructures et les systèmes d’information ; lutter avec efficacité contre la cybercriminalité ; renforcer dans sa globalité et sa diversité la sécurité numérique et le renseignement dans le cyberespace : défis auxquels la CNC et l’ENCVR sont appelés à faire face.

Autrement dit, nous devons, plus que par le passé, donner la priorité à la raison ; développer, au niveau individuel et au plan collectif ; dans la sphère publique comme dans le secteur privé, une culture de résilience numérique pour Faire du Sénégal un Pays numérique de Premier Plan ; pour Faire de notre pays, un Pôle International d’excellence et de référence en matière de cybersécurité à travers un cadre juridique cohérent et prospectif, la formation permanente, la recherche, l’action et l’innovation.

Je ne saurais clore mon propos sans remercier, encore une fois, tous les participants qui constituent désormais une Communauté forte et solidaire au service de la Protection du secret, de la souveraineté numérique et du développement de la cybersécurité.

Je souhaite un plein succès à l’ENCVR.

Je déclare clos l’atelier de la CNC sur « La Protection du Secret, la Sécurité des Systèmes d’Information et la Cybersécurité ». 

Je vous remercie de votre aimable attention.                                                                                            

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